Un signe composé d’éléments
appartenant au domaine public doit trouver son originalité dans l'organisation de ses divers éléments pour être enregistrable (c.
3.1). La compréhension et le sens donné par le cercle des
destinataires pertinent n’est pas établie de manière abstraite
mais en relation avec l’utilisation du signe en question en tant
que marque ainsi qu'avec les produits et services revendiqués (c. 5).
Selon l’instance précédente, le signe examiné est banal, car
il représente une forme habituelle d’un emballage possible pour
les produits revendiqués (c. 5.1.1). Lorsque, pour le segment
de marchandises revendiquées, il existe une grande diversité de
formes possibles, il est plus difficile pour un signe de sortir de la
banalité et d’être compris par le consommateur comme une
indication de provenance industrielle plutôt que comme un élément
décoratif ou techniquement nécessaire. Pour le segment des produits
revendiqués, il est fréquent de les proposer sous film plastique, et sous diverses formes simples.
Les emballages sont également souvent soudés à deux de leurs
extrémités. Il est également commun, dans ce secteur, de combiner
forme, couleur, éléments graphiques et éléments verbaux, si bien
que la combinaison de forme et de couleur ne se distingue pas de ce
qui est habituel (c. 5.2). Contrairement à ce que prétend la
recourante, les soudures latérales sont techniquement nécessaires
dans la mesure où elles facilitent l’ouverture. Elles sont donc
fonctionnelles et ne seront pas perçues comme une indication de
provenance industrielle, tout comme la couleur grise sera assimilée
à la matière du film et non à une entreprise particulière. Bien
qu’il ne soit pas exclu que la présentation graphique soit
interprétée comme étant une chaîne de collines enneigées sur un
ciel bleu, il est également possible que la forme ondulée soit
comprise comme une référence au lait contenu dans les marchandises
revendiquées. Le blanc est en effet régulièrement utilisé dans ce
secteur sous la forme de gouttes, d’un flot ou d’une flaque afin
d’indiquer la présence de lait. Les différents éléments du
signe déposé sont donc descriptifs (c. 5.3). La combinaison de
la forme et de l’agencement de couleur utilisé n’apporte pas
d’élément supplémentaire permettant de modifier l’impression
d’ensemble générée par le signe de manière à lui donner un
caractère distinctif (c. 5.4). La recourante ne peut se fonder
sur l’égalité de traitement en comparant son dépôt à une
marque vieille de 20 ans, bien qu’elle soit de même type et
enregistrée pour des produits identiques (c. 6.2). Les autres
marques comparées ne sont pas des emballages (c. 6.3.1), ne
renvoient pas à des éléments descriptifs ou possèdent des
éléments apportant à l’ensemble une force distinctive suffisante
(c. 6.3.2). Les marques comparables anciennes n'entrent en ligne de compte dans l'examen de l'égalité de traitement que lorsque celles-ci témoignent
d’une pratique longue et constante. En l’espèce, ces différents enregistrements ne démontrent pas en quoi le signe déposé devrait
être porté au registre malgré son aspect usuel (c. 6.3.3). Le fait que
le signe en question soit enregistré en Allemagne ainsi que dans
d’autres pays n’influence la décision que dans les cas limites
(c. 7.2). La force distinctive originaire fait défaut au signe
déposé qui appartient ainsi au domaine public (c. 8). [YB]