Le signe revendiqué constitué
de deux éléments : l’indication géographique « INS »
pouvant faire référence à la localité du Seeland du même nom, et
l’élément « MED », abréviation immédiatement
reconnaissable de « médicament » ou « médecine »
(c. 5.1). Le signe « INSMED » n’a pas de signification
particulière. La commune d’Ins est relativement peu connue, en
particulier pour l’industrie pharmaceutique (c. 6.4), et le terme
« INS » peut faire référence à de nombreuses autres
abréviations (c. 6.4). Dans le domaine médical, « INS »
est, entre autres, le nom de code du gène humain produisant
l’insuline. Cette signification est particulièrement importante au
regard du cercle des destinataires pertinent (c. 6.4), quand bien
même l’insuline n’entre pas dans la composition de médicaments
destinés à soigner les maladies pulmonaires (c. 6.5). Rejeter cette
signification sur la base du fait que l’insuline n’est pas liée
aux produits revendiqués conduirait à une application trop stricte
du principe de spécialité. En effet comme dans l’arrêt « indian
motorcycle » (TF,
4 décembre 2015, 4A_357/2015, N
834), un décalage entre la signification d’un signe et les
produits revendiqués provoque une dissonance cognitive pouvant
limiter les attentes quant à l’origine des produits induite par le
signe (c. 6.5.2). En conséquence, le signe revendiqué n’est pas
compris par le cercle des destinataires pertinent comme appartenant
au domaine public. « INSMED » n’est donc pas un signe
trompeur (c. 7.2). [YB]