L’expression
« AFFILIATED MANAGERS GROUP » constitue une combinaison
de termes en langue anglaise, grammaticalement correcte mais plutôt
inhabituelle (c. 5.3). Le terme « affiliated » peut être
traduit par « affilié » ou « associé ». Le
verbe s’y rapportant « to affiliate » peut signifier
« rejoindre » (quelque chose ou quelqu’un) ou
« accueillir » (en tant que membre). « Manager »
peut être traduit par « directeur », « chef »,
« gestionnaire » ou « formateur ». Le concept
« Group » vise un groupe de personnes ou de sociétés
(c. 5.4.1). L’élément anglais « MANAGERS » est
facilement compréhensible pour le consommateur suisse moyen. On peut
considérer que les éléments « AFFILIATED » et
« GROUP » sont compréhensibles au moins pour les
professionnels de la finance, qui ont généralement une bonne
maîtrise de l’anglais. Cela n’est pas décisif en l’espèce,
car les consommateurs moyens francophones et italophones comprennent
eux aussi ces deux termes, puisqu’ils sont quasiment identiques
dans leurs langues respectives. On peut dès lors laisser ouverte la
question de savoir si les consommateurs moyens germanophones
comprennent eux aussi leur signification (c. 5.4.2). L’expression
« AFFILIATED MANAGERS GROUP » se comprend comme visant un
« groupe de managers affiliés à des sociétés ». Il
faut admettre que cette combinaison sera comprise par les
destinataires bien qu’elle soit plutôt inhabituelle, voire
nouvelle (c. 5.4.3). Des combinaisons inhabituelles d’éléments en
soi connus ou de nouvelles expressions peuvent également être
descriptives si elles sont comprises par le public concerné, selon
l’usage linguistique, comme une déclaration sur certaines
caractéristiques des biens ou des services concernés (c. 6.2). Le
signe ne peut être considéré comme ambigu. Lorsqu’ils sont
confrontés aux services revendiqués en classe 36, les consommateurs
moyens et les spécialistes peuvent arriver sans grand effort
d’imagination à la conclusion que le signe concerne des managers
actifs dans le domaine de la finance ou liés à celui-ci. En tous
les cas, les consommateurs moyens francophones et italophones, ainsi
que les professionnels, supposent que les services concernés sont
fournis par un groupe de managers liés entre eux. En l’espèce, il
faut donc admettre que la signification du signe est immédiatement
perceptible sans effort d’imagination (c. 6.3). Le fait que le
signe ait pu être enregistré comme marque dans d’autres pays peut
fournir un indice dans un cas limite. Tel n’est pas le cas en
l’espèce, où l’appréciation au regard du droit suisse est
claire (c. 7.2). Le refus de l’instance précédente d’enregistrer
la marque était justifié. Le recours est rejeté (c. 9). [SR]